mercredi 1 décembre 2010

Quelques colporteurs haut-marnais

Les routards du livre en Haute-Marne

    Dans l'imaginatif populaire, le colporteur est souvent un semi-vagabond, passant de maison en maison pour proposer sa bimbeloterie et autres colifichets, n'hésitant pas à quémander, voire à chaparder quand la journée a été difficile.
De tous temps il s'est trouvé de pauvres gens, sur les routes, qui cherchaient une fortune qu'ils ne pouvaient trouver dans leur village ou dans leurs environs. Certains marchands ambulants sont biens connus comme les "chanteurs" d'Harréville. D'autres avaient une activité bien plus structurée qu'on ne l'imagine. Parmi ceux ci les colporteurs. Ceux ci sont souvent des petits paysans ou des journaliers qui recherchaient par cette activité saisonnière, compatible avec le travail de la terre, un complément de ressources durant la morte saison. Étant issus du milieu rural, les colporteurs touchaient avant tout une clientèle de paysans dont ils connaissaient bien les goûts et pour lesquels on peut distinguer plusieurs types de circuits de vente selon qu'il s'exerçait dans un département, dans un arrondissement, ou en fonction des périodes de l'année.
    Les colporteurs n'avaient donc rien à voir avec des vagabonds se déplaçant au hasard des chemins. En 1727, ils doivent obligatoirement savoir lire et écrire. En 1757, un édit les punit de la peine de mort s'ils diffusent des livres clandestins et, en 1793, la Convention les place sous une stricte surveillance, et leur apogée se situe sous le règne de Louis-Philippe bien que de nombreux contrôles en limitent l'exercice. Les lois de 1849 et 1852 imposent trois conditions pour la vente d'une publication par colportage: l'examen préalable de l'ouvrage par une commission, l'apposition d'une estampille sur chaque exemplaire, le port d'un passeport spécial par tous les colporteurs.
    En 1849 c'est à l 'autorité préfectorale qu'il doit se référer pour obtenir son autorisation de vente temporaire, et en 1852, une commission de surveillance rend obligatoire sur les livrets et les images, l'estampille "colportage", avec le nom du département et l'année. Ces contraintes ne furent levées qu'à partir de 1880. Or c'est à cette époque que le colportage déclina et où tend à disparaître la littérature populaire qu'il permettait de diffuser et à laquelle est resté attaché le nom de "Bibliothèque bleue". En réalité sous ce vocable sont rangés de nombreux livrets de petit format caractérisés par une présentation et une impression peu soignées, et un brochage fragile.

L'analyse des visas délivrés à des personnes domiciliées en Haute-Marne de 1852 à 1854 va permettre de mesurer l'étendue de cette activité, permettra de voir que même des libraires établis y avaient recours, et que tous les ouvrages étaient loin d'être admis à la vente au porte à porte.


Marcizet Jules Constant Désiré, domicilié à Fayl Billot obtient une autorisation de colportage le 05/11/1852. Celle ci est valable un an et lui permet de vendre des almanachs. En réalité ce n'est pas sa seule activité puisque le visa délivré le 04/10/1854 précise qu'il est marchand bimbelotier. On y apprend qu'il a 24 ans et est né à Roissy.

François Alfred, né à Chaumont, y est domicilié, et obtient son autorisation le 06/11/1852 pour vendre le même type de documents. Dans la pratique la plupart des visas sont délivrés dans le dernier trimestre de l'année, pour la vente d'almanachs. Ceci peut se comprendre puisque ce type de publication est faite pour l'année à venir. Il en demande le renouvellement et se la voit accordée le 03/11/1853. Il a alors 24 ans.

Bouvier Jean Baptiste Zacharie domicilié à Chaumont obtient son précieux sésame le 06/11/1852. Il a 46 ans en 1853 et obtient le renouvellement de son visa le 07/11.

Regnault-Girardot Jean François de Chaumont décroche le sien le 10/11/1852.

Faraboschi André de Saint-Blin voit sa demande acceptée le 17/11/1852. Si les patronymes précédents semblent ancrés dans le tissu local, celui ci semble toutefois d'origine italienne. Il a 42 ans lorsqu'il renouvelle sa demande le 21/11/1853. Celle ci sera toutefois de 6 mois.

Bonnenfant Jean originaire de Langres décroche son autorisation le 17/11. Est-ce le même qui le 11 décembre 1849 avait été arrêté par la gendarmerie comme "colporteur de chansons socialistes et dangereuses…" ? Il avait alors 26 ans. Toujours est-il qu'il ne vend que des almanachs en 1852. A moins que ce ne soit un de ses parents: Jean Bonnenfant-Pelletier 45 ans, né à Langres et y demeurant qui obtient une autorisation de colportage le 27/09/1854. Son dossier précise également qu'il est marchand pelletier.

La veuve Renard-Toussaint Marie obtient un visa le 18/11/1852. Elle est domiciliée à Fayl Billot.

Draghi Barthélemy de Gillancourt fait une demande pour un visa de 9 mois. Cela lui est accordé le 23/11/1852. Il la renouvelle le 22/10/1853. Il a alors 39 ans.

Henrion-Mongin Nicolas est âgé de 43 ans et vit à Chaumont la Ville. Il obtient son autorisation le 04/12/1852. Elle est valable 9 mois. Par contre le 10/11/1853, date de son renouvellement, le visa est annuel.

Vollier François Victor de Joinville a un visa daté du 11/12/1852 valide 9 mois.

Moussu Claude, 26 ans, né à Meuse obtient une autorisation annuelle le 13/10/1853.

Moussu François 32 ans, négociant à Meuse a un visa daté du 04/11/1854

Berton Jean Baptiste Georges 53 ans de Droyes obtient la sienne le 17/10

François Charles 58 ans né et domicilié à Langres part sur les routes le 14/11/1853.

Courtez François Auguste 18 ans de Villars en Azois obtient son visa le 13/12/1853.

Roffi Dominique 44 ans de Breuvannes se voit délivrer le sien le 14/12/1853 pour un an.

Tanty François originaire de Grenant est âgé de 53 ans lorsqu'il a son visa le 20/12/1853. Il est domicilié à Chaumont quand il obtient son renouvellement le 29/12/1854. Celui ci n'est valable que deux mois. Il est alors âgé de 53 ans.

Large Jean Baptiste 30 ans de Fayl Billot obtient une autorisation semestrielle le 21/10/1854.

Guyot Georges Jean Baptiste de Saint Dizier se voit accorder un visa de colportage le 02/11/1854

D'autres se sont spécialisés:
Pierront Louis et sa femme Mortreu Nathalie de Saint Dizier obtiennent leur sésame d'un an le 12/01/1852. En plus de l'almanach impérial ils vendent des écrits divers et des chansons.

Lespinasse François de Serqueux est autorisé à vendre des gravures pendant un an à compter du 29/01/1853. Le 8/2/1854, en plus des gravures, son autorisation est étendue aux livres. Il a 49 ans.

Martin Jean Baptiste d'Auberive obtient le visa le 12/04/1854. Il vend une méthode sur les jeux de cartes.

Faitot Jean 43 ans, de Rouvres sur Aube, vend des gravures selon son visa daté du 16/03/1854.

L'origine des vendeurs est parfois incertaine:
Pillerel Augustin Nicolas, 50 ans de Perthes. Il est aussi indiqué comme domicile Cousances aux Forges. Le colporteur vend des ouvrages sur le bâtiment dont le célèbre livre des comptes faits de Barème.

Tetaz Joachim 35 ans soit disant né en Sardaigne demeurant à Langres est autorisé à vendre le 27/09/1854. Il est en réalité né en Savoie comme semble le confirmer la terminaison de son patronyme. La Savoie d'alors n'était pas encore française mais italienne.

Fulgoni Luigi 24 ans né en Italie, domicilié à Guindrecourt aux Ormes est colporteur le 16/10/1854

Même pour les auteurs et éditeurs locaux, le colportage est parfois incontournable:
L'almanach du progrès de la Haute-Marne de 1856 écrit par le journaliste Athénas de Bourbonne les Bains est édité chez Mongin à Wassy. Il est vendu par les "porte-balle".
L'imprimeur Cavaniol de Chaumont fait une demande d'autorisation de vente par colportage à Chaumont de ses ouvrages: "Histoire et tableau de l'église Saint Jean Baptiste de Chaumont" par Godard. L'administration accepte, tout comme pour "Le grand pardon de Chaumont". Par contre elle refuse la vente sous cette même forme de "La vie des Saints du département de la Haute-Marne" du même Godard.
Seront également diffusés "l'Annuaire de la Haute-Marne" pour 1857, "l'annuaire administratif statistique et commercial" de 1858 et la "Géographie historique industrielle et statistique du département de la Haute-Marne" en 1860.

Pour d'autres le colportage est une manière de se hausser socialement:
Ainsi le 26/11/1872 Victor Mussy, originaire de Nogent, clerc de notaire de Maître Blandin notaire à Chaumont sollicite l'autorisation de colporter des livres et gravures L'année suivante il s'installe comme libraire rue de Buxereuilles et obtient son brevet le 03/03/1873.


    L'étude des registres de visa permet donc de valider l'impression d'une forte activité de colportage par des haut-marnais en Haute-Marne. Pour la plupart des porte-balles, le colportage de librairie apparaît comme un travail saisonnier puisqu'il ne prospecte guère plus de six mois dans l'année. Mais ils font partie intégrante du monde des campagnes et sont des personnages connus et attendus qui, toute à la fois, amènent les outils de la distraction et les nouvelles de la ville. Dans une France du second Empire qui ne s'est pas encore totalement affranchie des distances, le colporteur est donc le lien qui unit les hameaux aux villages et les communes aux chefs-lieux de cantons. Le colportage de librairie est une des branches favorite de cette activité pédestre basée sur la vente à domicile. Outre les écrits (almanachs, images, chansons…), les colporteurs vendent également de la « bimbeloterie » (médailles, tissus, boutons…), voire des graines. Dans ce monde très varié, la librairie est de loin la plus pratiquée parce que l'almanach est un produit périssable renouvelable chaque année ce qui assure un débouché certain aux marchands ambulants. Mais touchant à l'écrit, le colportage de librairie apparaît également comme potentiellement séditieux et attire la méfiance des gouvernements. Louis Napoléon Bonaparte en avait parfaitement saisi sur la population puisqu'il utilisa le colportage pour diffuser son programme politique lors des élections présidentielles de 1848. Mais une fois élu, il s'empresse de promulguer une loi visant à contrôler cette activité par le biais l'obtention préalable d'un visa avant toute prospection d'un département.
    A partir de 1860, les colporteurs oeuvrant sur plusieurs départements ou régions disparaissent au profit d'un colportage de proximité assuré par des marchands ambulants locaux. Ces derniers ne subsistent eux-mêmes que peu de temps et, très vite, se muent en «placier en librairie» se contentant de proposer à domicile des abonnements ou des souscriptions. Le colportage semble "achevé" par la guerre de 1870 qui coupe définitivement les vendeurs de leur clientèle.

Sources: Archives départementales série T; CRDP de Reims 


lundi 1 novembre 2010

Imprimeurs et libraires haut-marnais

Le livre en Haute-Marne de la Révolution française à 1870

L'imprimerie n'a pas beaucoup varié entre le XVIème siècle et le début du XIXème. C'est toujours le même système de presse et les tirages restent relativement faibles puisqu'ils sont compris en moyenne entre 500 et 2000 exemplaires par titre. Les contrefaçons sont très importantes puisque les privilèges royaux ne sont pas accordé facilement. La révolution française de 1789 marque une rupture avec l'époque précédente. C'est la suppression du privilège royal pour imprimer. L'imprimerie devient totalement libre, et elle voit  ses ateliers se multiplier d'abord parce qu'elle est libre et surtout parce que l'impression est un outil politique. On a une profusion de libelles, d'affiches, de pamphlets et une très forte pénétration de l'écrit.
Le XIXème siècle est une période de grande mutation: c'est l'ère de l'industrialisation et de l'alphabétisation. Le livre entre dans un processus industriel, mais on revient sur la liberté conquise à la révolution française avec le retour du brevet d'imprimeur. L'imprimerie est à nouveau contrôlée.
Le brevet peut être légué de père en fils mais il est très dur a obtenir. Parallèlement on retrouve la censure de l'église avec le retour de l'index.  Malgré ces tentatives de contrôle, l'imprimerie et le livre vont se développer à travers l'alphabétisation qui se développe en France grâce aux  lois Guizot de 1833 qui obligent toutes les communes de plus de 500 habitants à avoir une école. De plus, l'industrialisation de la production avec l'introduction de la machine à vapeur en 1830 mène à une mécanisation de l'imprimerie. La même année  apparaît la rotative. La presse qui jusqu'à présent était plate devient ronde et donc on peut imprimer sur des rouleaux de papier en continue. La production va donc pouvoir être beaucoup plus importante.
La Haute-Marne n'a pas échappé à cet engouement pour le livre et les libraires et imprimeurs se sont multipliés avant le dernier quart du XIXème siècle.
Cet essai d'inventaire reste toutefois relativement incertain parce qu'il existait des ateliers artisanaux qui travaillaient sans brevet, donc en toute illégalité. Ils ne font donc pas partie de ce recensement qui déborde la période définie en raison de la difficulté à trouver la date exacte de début ou de fin d'activité.

Andelot
Noblot Nicolas est libraire en 1869. Il aura pour successeur Elisée Bocquillon en 1877

Bocquillon Elisée est marchand. Il se déclare comme successeur de Noblot  comme libraire en littérature classique et religieuse le 19/01/1877


Bourbonne les Bains
Un seul imprimeur dans la ville en 1788

Vandal Jacques naît le 17/01/1759 à La Haye. Il est relieur et libraire à Bourbonne les Bains depuis 1786. Depuis 1772 il travaillait chez son père, qui aurait exercé pendant 72 ans, et dont il a pris la suite. En 1810, il propose des livres classiques, de prières et les nouveautés. En 1820  et 1836 il exerce toujours.
Guillemin Victor imprimeur lithographe et libraire en 1866 et en 1869. Il n'utilise pas son brevet d'imprimeur en lettres.

Morinet Jean Baptiste naît le 15/11/1777 à Gouillon (Eure et Loire). Il est libraire breveté le 30/03/1820. Il vend et loue des ouvrages et exerce toujours en 1837
Leclert Nicolas Didier naît le 06/11/1798 à Fayl Billot. Il est relieur et libraire breveté en 1820. En plus de vendre, il loue également des livres. Exerce en 1837

Maitrié Marguerite demoiselle née le 29/06/1759 à Bourbonne les Bains. Elle y est libraire brevetée en 1820, mais ne l'utilise pas. Elle exerce la librairie en 1836.
Duffey née Lemoine est libraire en 1869 1882

Humbert libraire en 1869

Patey née Crévoisier infirme. En 1869, elle a cessé depuis plusieurs années et son cabinet de lecture a été vendu

Roret Jean Philippe naît à Lénizeul le 05/02/1833 s'installe comme imprimeur typographe le 02/03/1874. Auparavant il exerçait à Langres.

Doby Jean et son épouse Brégère Rose sont déclarés libraires le 20/01/1877


Bourmont
Guerre Joseph, naît le 29/07/1805 est libraire breveté le 17/11/1830; il exerce toujours en 1869

Hudelot François Cyprien naît le 07/10/1799. Il est libraire breveté en 1833 et exerce toujours en 1836 1837

Demongeot libraire en 1869

Melle Barrouin est libraire en 1869


Breuvannes
Malnuit Jean Baptiste est breveté libraire le 12/02/1847


Chateauvillain
Hutinel Claudette naît le 27/02/1784 est brevetée libraire le 22/02/1838

Hutinel Marie libraire en 1869


Chaumont
Garnier Barbe, veuve de Claude Antoine Bouchard mort en l'an VI, imprimeur au 36 rue de Buxereuilles à Chaumont. Elle exerce à la suite de son époux qui depuis 1758 avait pris la succession du sieur Briden. Avec 3 presses, elle imprime uniquement pour les administrations. Elle vend aussi des livres classiques, d'histoire, de littérature et de religion ainsi que des plumes et du papier. Elle exerce jusqu'en 1814. Sa succession est d'ores et déjà prévue.

Bouchard Jean François Marie Nicolas naît à Châlons sur Marne le 17/12/1769 et meurt à Paris en 1831 chez un de ses huit enfants  qu'il a eu d'Edmée Simonnot épousée le 17/12/1797 à Chaumont. Fils de Claude Ignace Bouchard libraire et imprimeur à Chalons sur Marne , et de Marie Colombe, frère de Claude Antoine Bouchard, il exerce depuis le 27 frimaire an VI comme libraire, relieur et marchand épicier à Chaumont. En plus de sa librairie ancienne et moderne il prête des livres, d'histoire de littérature et des romans, moyennant rétribution.

Cousot Nicolas Jean Baptiste imprimeur 10 rue neuve aux bouchers (actuelle rue Toupot de Béveaux) à Chaumont depuis  le 5 septembre 1791. Il a créé lui même son entreprise et possède trois presses avec lesquelles il fournit les administrations civiles et militaires en lettres et affiches, il imprime des livres de piété, d'histoire, de littérature, des mémoires, ainsi que le Journal du département de la Haute-Marne. En 1820 il imprime le Courrier de la Haute-Marne. Il aura un successeur. Meurt vers 1840. Breveté en 1824. Exerce toujours en 1836 est imprimeur lithographe et libraire en 1837.

Meyer Jean naît à Poligny. Libraire à Chaumont en 1810-1820. A ouvert un magasin de librairie ancienne et moderne vers 1791. Il y vend des livres classiques, d'éducation, d'histoire, de littérature, des sciences et de religion. Il est décédé en 1827.

Jacquin Françoise veuve Meyer Jean est née le 19/04/1759. Brevetée libraire le 26/06/1827. A noter que ce dernier, obtenu à la suite de son mari, est non transmissible et qu'il s'éteindra à sa mort. Elle tient toujours son commerce en 1836

Adnot Claude est relieur à Chaumont en 1820

Berger Claude est bouquiniste à Chaumont en 1820

Claude Nicolas dit Lompré est bouquiniste à Chaumont en 1820

Dardenne Marguerite Félix Hyppolite naît le 05/04/1799 à Saint Girons. Il est libraire à Chaumont en 1820, date de son brevet. Il tient une librairie ancienne et moderne où il vend des livres classiques, d'éducation, d'histoire, de littérature, des sciences et de religion. Il exerce en 1837.

Collet Thérèse Mademoiselle naît le 16/04/1795 à Chaumont. Elle y est libraire en 1820. En plus, elle loue des romans et d'autres ouvrages pour la lecture.

Myon-Bouchard Nicolas est  imprimeur à Chaumont en 1822. De ses presses sortent Le journal politique du département, mais aussi des tableaux, des lettres et affiches pour la préfecture et les autres administrations, ainsi que quelques livres de prières et des mémoires. En 1815 il imprime le Journal politiques littéraire et d'annonces de la Haute-Marne.

Cavaniol Charles est imprimeur du Bien Public en 1848. imprimeur en lettres et lithographie breveté le 18/11/1840; il exerce toujours en 1869. Il décède en 1879.

Cavaniol Henri (1845-1907) fils du précédent  exerce comme imprimeur en 1899. Il sera aussi éditeur. Titulaire de la Légion d'Honneur.

Cavaniol Raymond imprimeur en 1908

Thériat Innocent Hyppolite naît le 26 brumaire an XII à Vignory. Il est imprimeur à Chaumont grâce à son brevet du 14/11/1826, libraire en 1828 et lithographe en 1829. Démissionnaire il sera remplacé par Miot.

Miot François naît le 02/05/1775
Langres St Martin fils de Pierre marchand orfèvre à Langres et Colette Ladmiral. François Miot décède à Nogent-sur-Seine (10) le 30/04/1840. Avant d'être imprimeur, il était orfèvre et horloger à Châteauvillain. Il prend la suite de Thériat. Lithographe et libraire, breveté le 02/07/1833, il exerce en 1836 et est aussi imprimeur en lettres.  Il démissionnera et sera remplacé par son fils Gustave Jean. Lorsque celui ci sera décédé il reprendra à nouveau l'entreprise et sera breveté le 19/11/1839 comme imprimeur lithographe et libraire.

Miot Gustave Jean naît le 13/12/1813
à Châteauvillain (Ville-sur-Aujon), décédé le 12/10/1839 à Chaumont. Breveté imprimeur, lithographe et libraire le 22/03/1836, il remplace son père à la tête des affaires. Mais il mourra peu de temps après (1839). Son père sera alors obligé de reprendre l'imprimerie.

Guillaumot Louise est née le 31/08/1788 à Marault, fille de Jean laboureur à Marault et Marie-Jeanne Ragot, décédée à Chaumont le 29/12/1861.
Veuve Miot, elle est imprimeur en lettres et lithographie brevetée le 25/05/1840.



Didier Numa Miot est né à Châteauvillain le 31/05/1821, fils de François Miot et Louise Guillaumot, il s'est marié à Vaux-sous-Aubigny le 12/06/1848 avec Ludovie Dadant, soeur du grand apiculteur Charles Dadant. Didier Miot est décédé à Chaumont le 18/10/1852. 
La veuve MIOT-DADANT qui est imprimeur en lettres et lithographie en 1869 et qui exerce aussi la libraire, éditera nombre de livres connus en Haute-Marne, dont l'oeuvre d'Emile Jolibois, est Ludovie DADANT, veuve de Didier MIOT. Didier MIOT et Ludovie DADANT habitaient au 3 rue Juvet ( 3 rue Neuve aux Prêtres)
Hypolite Virgile MIOT né à Châteauvillain le 03/03/1827 décédé à Chaumont le 12/10/1848 fils de François Miot et Louise Guillaumot célibataire, exerçait aussi dans l'imprimerie, probablement comme salarié.
 
Un frère de Ludovie Miot-Dadant, Stanislas Dadant, était aussi imprimeur avec sa soeur. Né le 02/08/1823 à Vaux-sous-Aubigny, il décède à Foulain le 24/01/1905, célibataire, dit "rentier" mais sans succession. Il ne semble pas avoir obtenu de brevet, et n'était probablement que salarié de sa soeur.
Daurces Simon Jean Baptiste naît le 12/03/1792. Libraire breveté le 20/07/1831, il exerce encore en 1836 1837

Munier Gustave naît le 21/04/1803. Il est breveté libraire le 15/01/1834. exerce en 1837

Renard-Charlet Claude Thomas naît le 22/12/1804. Est breveté libraire le 13/04/1835 exerce en 1837

Imprimerie nouvelle 1897 publie l'Echo de la Haute-Marne

Radel Charles Henry Alexandre agent voyer à Chaumont s'installe comme libraire en avril 1869 en remplacement de Lhuillier.

Verpault Annette veuve de Michel Jean Baptiste est libraire en 1869 et obtient son brevet le 27/01/1877

Toussaint est libraire en 1869

Gauthier est libraire en 1869

Lhuillier libraire avant 1869

Carnandet ancien conservateur de la bibliothèque publique de Chaumont fait une demande de brevet d'imprimeur typographe en 1869.  Une demande similaire lui avait été refusée à Aisey sur Seine quelques mois auparavant. Le ministère est réticent. Il irai finalement à Saint-Dizier

Croix Justin est breveté imprimeur en lettres et lithographie le 24/11/1843. Il n'est plus lithographe à partir de 1868

Fabry-Regnault n'est plus libraire en 1869. Il revend son fonds de commerce de mercerie en gros situé au 17 rue de Buxereuilles  à Royer-Bezain avant 1874.

Royer Henri Emile exploite un fonds de commerce de mercerie en gros au 17 rue de Buxereuilles. Ayant racheté celui ci à Fabry-Regnault qui était titulaire d'un brevet de libraire, Royer-Bezain fait une déclaration d'exploitation le 10/09/1874.

Bezain Marie Louise veuve de Royer Henri Emile continue le commerce de librairie de son défint mari le 27/01/1877.

Milandre Henri Antoine Vincent négociant à Chaumont veut tenir la libairie de sa femme Royer-Bezain et fait une déclaration en ce sens le 28/03/1878.

Pique n'est plus libraire en 1869

Boilet Paul s'établit comme libraire le 01/12/1871

Mussy Victor clerc de notaire à Chaumont s'installe comme libraire rue de Buxereuilles le 03/03/1873

Roret Jean Philippe est imprimeur avant 1874 année au cours de laquelle il partira s'installer à Bourbonne les Bains.

Roret François Philippe établit une imprimerie typographique rue de Chamarandes à Chaumont selon sa déclaration du 04/10/1877. Il était précédemment à Bourbonne les Bains. Est ce le même que le précédent ou un de ses parents ?

Desvoyes Charles, né à Montigny le Roi le 20/06/1834, est libraire à Chaumont place de l'Hôtel de Ville en plus de son métier de négociant à compter du 23/7/1877

Leclerc Emile, ancien garde forestier est débitant de tabac au 20 rue Laloy. Il y joint une librairie le 08/12/1877 et y vend des journaux.

Fournier imprimeur avant 1837 remplacé par Charton

Charton Pierre naît le 19/07/1810 imprimeur en lettres à Chaumont à la suite de Fournier

Michel Jean Baptiste est breveté libraire le 09/01/1850


Chevillon
Millot Eugénie veuve Vosgien vend des livres classiques en 1869 à la suite de son mari. Elle exerce encore en 1877.


Doulevant
Boilet est libraire en 1869


Fayl Billot
Large Jean Baptiste ouvre une librairie le 01/02/1871

Boisselier Charles Marcellin né à Changey le 12/04/1852 est commerçant en coutellerie. Il veut tenir aussi une librairie et vendre un peu de papeterie selon sa déclaration du 26/02/1878.


Joinville
Laurent-Rousseau Nicolas naît à Joinville le 12/10/1770. Il avait quitté sa ville natale en 1793 et avait rejoint le 11ème régiment de cavalerie pour la défense de sa patrie. Le Comité de Salut Public l'envoya alors comme imprimeur dans les districts de Bourbonne les Bains, de Lamarche et de Jussey. En août 1798 n' ayant plus de travail, il est retourné à Joinville où il exerçait depuis avril 1788 le métier d'imprimeur chez Jean Baptiste Degaulle, dont il prit la suite. Il exerce alors, dans sa maison paternelle, rue du Petit Marché, et, de ses trois presses sortent des almanachs, des affiches mais aussi des livres d'église et des classiques qu'il vend dans une petite librairie. Il mourut en 1826. Le ministère de l'intérieur accorde tout d'abord, aux héritiers, la permission de poursuivre l'activité pendant huit mois afin d'achever les ouvrages commencés.

Rousseau Barbe Victoire naît le 04/12/1770. Elle prend la succession de son mari Nicolas Laurent-Rousseau à partir du 26/06/1827, date de son brevet. Elle exerce toujours en 1836-1837

Laurent-Rousseau Pierre Joseph Victor naît le 30/08/1805. Fils de Nicolas, il est breveté imprimeur le 27/6/1828 et prend la suite de son père. Il exerce toujours en 1836, et  est imprimeur libraire en 1837.

Durollet Pierre naît le 10/01/1776 à Joinville. Il y est libraire depuis mai 1800. Il est également relieur, et vend des ouvrages pour la dévotion et l'instruction de la jeunesse. Exerce toujours en 1820 et en 1836. Sera remplacé par Hervotte.

Hervotte Didier naît le 19/12/1797. Breveté libraire le 02/02/1835, à la suite de Durollet. Il exerce toujours en 1869

Girardot Antoine est libraire à Joinville depuis août 1807. Son établissement propose des livres de dévotion ainsi que pour l'instruction et la jeunesse. En 1812 il est aussi qualifié de relieur.

Plessy imprimeur en lettres avant 1786

Henriot Paul, ancien clerc de notaire originaire de la Meuse, devient finalement imprimeur en lettres en juin 1866 en remplacement de Plessy, démissionnaire. Il avait déjà formulé une demande quelque temps auparavant mais elle avait été rejetée  parce que le préfet de son département d'origine avait émit un avis défavorable pour cause de "libations multiples". En avril 1867, il y adjoint l'activité d'imprimeur lithographe malgré une opposition du sous préfet de Wassy au prétexte qu'un brevet du même type avait été supprimé à Joinville par décision ministérielle du 31/12/1863. Exerce en 1869.

Lepoix Louis Auguste libraire depuis le 26/10/1852 laisse la place à son fils en 1876.

Lepoix Edouard prend la succession de la librairie de son père Louis Auguste à compter du 04/01/1876.

Petit libraire en 1869

Petit Jules, négociant, crée une imprimerie et une librairie le 15/05/1874. Typographique au départ, il fait une demande pour faire aussi de la lithographie dans son imprimerie le 28/07 de l'année suivante. Il la cède au début de 1877 à deux chaumontais.

Collet Louis et Chaumont Paul Edouard tous deux de Chaumont reprennent l'imprimerie typographique et lithographique de Petit Jules à compter du 09/04/1877.

Collet Auguste naît le 22/03/1805. Breveté libraire le 02/02/1835.  Exerce au maximum deux ans puisqu'il est démissionnaire en 1837, et sera remplacé par Guyot.

Guyot Etienne naît le 09/03/1809 breveté libraire le 05/12/1836 en remplacement de Collet.


Langres
Defay Pierre fils d'un imprimeur de Dijon: Antoine Defay et de Anne Foucherot. Exerce à Langres à partir de 1775, ville où il s'établit suite à son mariage avec Françoise Jacquinot le 14/11/1775. L'imprimerie qu'il racheta à Jean Bonin lui avait alors coûté 17000 Francs. Il tient également  une librairie, située rue neuve (rue Gambetta) dans laquelle il propose du papier qui provient des fabriques des environs ainsi que des livres ascétiques et de prières mais aussi des classiques. En 1810, sa succession est prévue puisqu'il a un fils qui fait son apprentissage à Paris.

Defay Denis Antoine naît le 29/10/1788 à Langres. Fils du précédent. Il est imprimeur et libraire à Langres à partir de 1812. Il vend son affaire en 1827.

Dejussieu François Auguste naît le 01/01/1799 à Chalons sur Saône. Il achète l'imprimerie Defay en 1827, date de ses brevets d'imprimeur et de libraire. Il s'installera rue Diderot jusqu'en 1870. Il décèdera la même année.

Veuve Dejussieu Françoise née le 03/03/1806 à Autun exerce au 24 rue Saint-Amâtre en comme imprimeur lithographe et libraire à la suite de son mari. Elle se déclare comme telle le 25/01/1877.

Dejussieu Ernest, fils des précédent, est imprimeur rue Diderot de 1870 à 1902.

Laurent-Bournot Claude naît le 12/04/1766 à Damphal. Il est imprimeur à Langres depuis son retour d'émigration en 1801. Il est créateur de son établissement. En plus il fonde ses caractères et grave ses matrices. Il tient aussi une librairie dans laquelle il propose des livres ascétiques et de prières mais aussi des classiques ainsi que du papier qui provient des fabriques des environs de Langres, mais aussi de la sienne.  Dans cette dernière, il était parvenu à fabriquer le plus grand papier du monde d'un format de 2 mètres 27cm sur 3 mètres 8 centimètres, et pour imprimer sur un tel format il avait modifié une presse, ce qui lui permettait de sortir ses documents en un seul passage. Il exerce toujours en 1820 au 283 de la rue des Pilliers (8 rue Jean Roussat). Breveté en 1823 comme libraire, imprimeur en lettres et lithographe, il a le titre d'imprimeur du roi, et  exerce toujours en 1836 et 1837.

Laurent-Bournot Denis Laurent fils du précédent auquel il succède en 1841. Il est breveté imprimeur lithographe le 18/11/1840 et en lettres le 01/12 de la même année. Il donne alors à son imprimerie le nom de Denis-Laurent et Cie et exerce simultanément le métier de libraire.

L'Huillier Etienne est breveté libraire et imprimeur en lettres et lithographe le 20/02/1850. Il rachète l'imprimerie Denis-Laurent la même année. Il quittera la rue des Pilliers pour s'installer au 14 rue du Grand Cloître où il restera jusqu'en 1884. Il abandonnera la librairie.

Rallet-Bideaud est imprimeur libraire au 8 rue Barbier d'Aucourt en 1884. Il avait racheté le fonds L'Huillier ainsi que celui de Firmin Dangien.

Martin-Berret prend la suite de Rallet-Bideaud en 1902 au 11 rue du Cardinal Morlot.

Guyot Anne veuve Léonard François Xavier Nicolas qui s'était établi libraire à Langres en 1774. Anne Guyot l'avait épousé vers 1786 et elle est devenue veuve vers 1899. Elle propose à la vente des livres modernes classiques et de prières, mais aussi des anciens classiques, et prête des romans et des nouveautés moyennant une rétribution de 5 centimes l'unité. En 1816, elle demande à ce que son fils Jean Baptiste Bernard Léonard, 28 ans, obtienne son brevet de libraire parce qu'il tient le magasin depuis 5/6 ans.

Léonard Jean Baptiste Bernard naît le 30/01/1788 à Langres. Y est libraire en 1820. Il loue aussi des livres et vend des abonnements à des journaux. Exerce toujours en 1836 1837.

Ladmiral Jean  est établi depuis mars 1779 à Langres comme libraire moderne dans les nouveautés et les romans. Il fait également du prêt d'ouvrages.

Pelletier Nicolas relieur à Langres en 1810 probablement mort en 1828.

Vergniaud Marie Jeanne Joseph Dominique femme Arnoud, veuve Pelletier, naît le 27/04/1784 obtient son brevet de libraire le 21/02/1829.

Pelletier Pierre libraire et relieur non breveté à Langres en 1820. Vend et loue des livres.

Lavilette François relieur à Langres en 1810

Nouvellier Jean graveur sur métaux et marchand épicier à Langres en 1810.

Fournier Didier Marie (père) libraire et relieur en 1820

Fournier Rémy Jules (fils)  libraire et relieur en 1820

Dangien Firmin Nicolas naît à Neuilly l'Evêque le 14/7/1846. Il se déclare comme imprimeur au 2 rue des Capucins (déclaration du 31/05/1871) puis une librairie le 10/4/1872. Il exerce au 8 rue de l'Homme Sauvage (rue Barbier d'Aucourt) en 1871 où il publie le journal La Haute-Marne. En 1875 il imprime le La Vérité, et en 1880 l'Eteignoir. Il vend fonds et murs à Rallet-Bideaud en 1884.

Lepitre-Rigollot fonde une imprimerie au 14 rue du Petit Cloître en 1885. Il y restera jusqu'en 1907. Il imprime l'hebdomadaire Le Centralisateur.

Crapelet Théophile est libraire éditeur place Chambeau de 1855 à 1878.

Dallet Bénigne naît le 01/12/1802 est libraire breveté le 20/11/1838

Dallet Jules Simon né le 17/02/1828 est libraire éditeur place Chambeau (place Diderot) de 1868 à 1883.  En mai 1871 il veut établir une imprimerie.

Guidel Bernard, naît le 5/07/1796. Imprimeur  breveté en 1829, lithographe en 1839

Duport Pierre Joseph naît le 30/01/1802. imprimeur lithographe breveté le 20/05/1835 exerce en 1836 et 1837

Sommier Dominique Simon Théodore naît le 28/10/1805 à Langres. Il est breveté libraire le 10/04/1827, et exerce toujours en 1836 1837. Décédé avant 1869 il n'a pas de successeur.

Humblot Philippe Charles naît le 24/10/1803 à Vitry la Ville. Il est breveté libraire le 20/04/1832, il exerce toujours en 1836 1837

Chouet Valère naît le 08/07/1807, breveté libraire le 14/12/1837

Géry Pierre est breveté libraire le 06/04/1850. Il exerce toujours au début de 1866, année de sa démission au profit d'Honoré Pourtau.

Pourtau Honoré est libraire à partir d'octobre 1866 en remplacement de Pierre Géry démissionnaire

Bordes Jean libraire à Langres, puis avec son frère à Nancy. En mai 1867 il s'installe à Strasbourg.

Frionnet Emile demeurant à Paris s'est déclaré libraire à Langres à compter du 01/05/1871

Naudet Onésime, instituteur public à Vivey  s'installe comme libraire en septembre 1871

Vallot Alfred veut adjoindre à sa profession d'imprimeur celle de libraire le 27/04/1875. Il est installé rue de la coutellerie.

Marceau Jacques Hippolyte naît le 14/04/1809. Il obtient son brevet de libraire le 11/10/1834, mais il décède moins d'un mois plus tard le 7/11/1834 à Langres

Brulé Jean Baptiste naît le 31/08/1799 libraire breveté depuis le 30/08/1838

Vathelet Jean Baptiste est breveté imprimeur et lithographe le 08/09/1840



Melay
Bourgeois Célestin Eugène, 28 ans,  déclare son activité de libraire imprimeur rue de la haute Gueuse à Melay le 08/07/1871

Marilley-Garnery Célestin marchand épicier veut vendre des livres de piété, il déclare cette activité le 04/12/1871


Montier en Der
Sacher Jean Baptiste Charles naît le 25/06/1808. Est libraire breveté le 02/03/1832. Il exerce en 1836 1837 1869. Le 26/02/1877 il établit une librairie lithographique et autographique pour les Chemins de Fer.

Rozière Joseph naît le 15/02/1778. Il est breveté libraire le 22/01/1833. Il exerce en 1836 1837

Thiebault Marie Angélique demoiselle naît le 01/05/1793. Est libraire brevetée le 05/07/1835. Exerce en 1836 1837 1869.

Nogent
Renard-Mongin prête quelques volumes en 1812

Mongin libraire en 1869

Vogt libraire en 1869

Couvreux Albert s'est installé comme imprimeur lithographique et en lettres à Nogent le 07/08/1874


Saint-Blin
Hazard libraire avant 1866

Richard Ferdinand marchand épicier succède à Hazard comme libraire en décembre 1866, il exerce toujours ces activités en 1869


Saint Dizier
Fournier Jean Baptiste naît le 15/08/1786 à Saint-Dizier. C'est le fils de Jean Claude Fournier natif de Soissons en 1740 et qui décède à Saint-Dizier le 13/11/1806. Imprimeur depuis au moins 1791 au 33 rue du Grand Sauvage (rue de l'Hôtel de Ville) à Saint-Dizier. Est qualifié de relieur en 1812. Toujours imprimeur en 1820. Décède en 1833. son fils Jean Baptiste Emile Fournier a pris la suite à son décès.

Fournier Jean Baptiste Emile naît le 07/02/1808. Imprimeur en lettres par brevet daté du 03/06/1833 en remplacement de son père décédé. Finalement il démissionne en 1837.

Lucain Jacques tient un cabinet de lecture à Saint-Dizier en 1812

Saupique-Henriot imprimeur  du journal le Nouvel Indépendant en 1875

Saupique Osmond ou Osman imprimeur en lettre et lithographie en 1869. Imprimeur à Saint-Dizier en 1885. Il publie le journal l'Ancre qu'avait fondé son père Claude Augustin Saupique.

Saupique E libraire en 1869

Henriot François Paul et Godard Louis Octave sont installés comme imprimeurs lithographes et typographes le 01/01/1878 en remplacement de Henriot.

Henry Charles Hyppolite est breveté imprimeur lithographe le 16/05/1845. Il est imprimeur du journal L'Ancre en 1849

Carnandet Louis André ancien journaliste à Chaumont, installé imprimeur au 10 rue de l'Aune en 1875 imprime le Courrier de la Haute-Marne. Il y a déclaré une activité d'imprimeur en lettres et lithographie depuis le 17/09/1873, puis celle de libraire le 16/01/1874.

Carnandet Jean Baptiste prend la succession de Louis André Carnandet pour l'exploitation de l'imprimerie en lettres et lithographique le 06/01/1875

Marchand Jacques Firmin naît le 25/04/1808. Il est breveté libraire le 04/02/1833, il exerce en 1836 1837 et 1869

Charton Pierre naît le 19/07/1810. Imprimeur libraire en 1837 et lithographe breveté le 29/06/1839.

Brulliard imprimeur en 1953

Briquet Eugène Henry crée un fonds de commerce de librairie en décembre 1866 au 9 rue Grande dans le faubourg de La Noue. Il exerce en 1869, et déclare le 28/10/1872 avoir acheté une presse autobiographique.

Varnier libraire en 1869

Perottin Louis Auguste naît à Saint Dizier le 07/02/1823 et obtient son brevet d'imprimeur lithographe le 20/08/1870. Il s'installe en mai 1871, et adjoint une librairie à son établissement le 12/10/1872.

Bayard Marie Louis Ambroise est breveté libraire à Saint Dizier le 21/06/1825, mais il quitte la commune aussitôt pour s'installer à Paris. Il démissionne de son activité de libraire en 1828.

Bidaut François Melchior, naît à Maurupt le 04/01/1792. Breveté libraire en 1828 en remplacement de Bayard, il exerce toujours en 1836

Desportes Joseph Gabriel est breveté libraire le 24/02/1843


Soulaucourt sur Mouzon
Nivert Jean Baptiste naît le 14/04/1800. Il est libraire breveté le 08/07/1834. Exerce en 1836 1837


Wassy
Le Rouge (Lerouge) Joseph Jean Baptiste naît le 29/07/1784 à Flammerécourt. Il est imprimeur relieur à Wassy depuis 1805. Son entreprise possède deux presses qu'il fait tourner essentiellement pour l'administration et le tribunal, mais il imprime aussi des livres d'église et des classiques. Sa succession est prévue, mais en 1820 et en 1837 il exerce toujours comme imprimeur et libraire.

Nonn Jean imprimeur originaire de Lorraine s'installe à Wassy le 19 janvier 1807. Il n'exerce plus en 1810. Il publiait Le Journal de la Haute-Marne au début de 1807 et s'est plaint d'en avoir été dépouillé quelques mois après par les rédacteurs chaumontais. Avec le changement de régime, il tente de porter plainte en 1815, mais n'a pas eu gain de cause.

Maupérin Jean Baptiste Adolphe naît le 02/01/1806. Breveté  libraire et imprimeur en lettres le 18/02/1833, et  lithographe le 27/8/1839.

Durollet  Jacques Etienne naît le 11/10/1802. Libraire breveté en 1827. Démissionnaire. Sa veuve, Françoise Jeanjean lui succèdera en mars 1869

Beauvière Honoré né le 16/05/1838 à Wassy exerce la profession de libraire en remplacement de la veuve Durollet à compter du 25/01/1877.

Mongin Jean Louis naît le 13/04/1798. Obtient un brevet de libraire le 18/03/1839, imprimeur en lettres avant 1868. Il n'est plus libraire depuis au moins 1858 et semble avoir abandonné cette activité à David Zeh qui a fait une demande de brevet.  Mongin est désormais agent d'assurance contre l'incendie.

Schreyer Joseph Charles né le 17/03/1841 à Molsheim, fait une demande plutôt délatrice: "fils de libraire breveté, je pense M le Préfet que j'aurais plutôt le droit à ma demande qu'un autre surtout qu'il est étranger, déserteur et n'a jamais rendu aucun service à son pays, encore moins en France tandis que j'ai été obligé comme français de subir le sort du tirage…"  Il obtient le brevet de libraire de Mongin le 24/05/1870 à la place de Zeh. Le 13/03/1875 il veut également avoir celui d'imprimeur.

Renaut François Théophile est imprimeur en lettres par autorisation du 25 août 1868. Il remplace Mongin.

Guillemin libraire, imprimeur en lettres et lithographe en 1869

Sources: Archives Départementales série T; Cahiers Haut-Marnais; La Croix de La Haute-Marne; Société Historique et Archéologique de Langres. Les renseignements sur les familles Miot et Dadant m'ont été communiqués par M.Pierre Debert.

vendredi 1 octobre 2010

Voyager sous l'ancien régime

La poste aux chevaux

    Après la guerre de Cent Ans, le royaume de France réorganise ses moyens de transports. C'est ainsi qu'en 1477 , sous l'impulsion de Louis XI , sont créés des "relais de poste". Ils sont espacés en fonction des routes, des reliefs et des nécessités topographiques: entre quatre et cinq lieues (16 à 20 km), rarement plus. Ils sont dirigés par des tenants-poste, ancêtres des maîtres de poste.  Louis XII met le service des relais de poste à la disposition des voyageurs en 1506. Sous le règne de Louis XV. le réseau routier français est réparé et modernisé. Beaucoup de nouvelles routes sont tracées. Elles sont mieux adaptées aux exigences du transport des marchandises et des voyageurs. Dès 1620, Chaumont avait organisé la première messagerie de Paris. Deux émissaires partaient de Chaumont le dimanche, arrivaient à Paris le jeudi, distribuaient colis et lettres vendredi et samedi et repartaient le dimanche suivant.
En 1672, est créée une "Ferme générale des Postes".
Si toutes ces marchandises peuvent être acheminées à travers la France, c'est que, par ailleurs, le « réseau de transports routiers » de l'époque est déjà bien organisé: le carrosse de Dijon que l'on emprunte pour gagner Besançon ou la Suisse, la messagerie de Chaumont vers « Rheims » et Epernay, celle de Neufchâteau vers Metz, le courrier de la malle pour aller à Strasbourg et en Allemagne. Le réseau des routes s'améliore en effet depuis la moitié du XVIIIe siècle. En 1788 on compte 12.000 Lieues pour l'ensemble de la France. Mais l'état des chemins de traverse reste déplorable, ce qui oblige à des détours comme on peut en juger : pour gagner Bordeaux, il faut passer par Paris ! Cependant les transports semblent déjà fort réguliers : visiblement il s'agit là de départs sinon à heures fixes, du moins à jours fixes. En 1788 on compte six départs par semaine vers Nancy et Metz ; à la fin du siècle, cinq départs Paris-Lyon. Mais sur beaucoup de lignes il n'existe encore qu'un seul départ par semaine.
Au début du XIXe siècle, sous le Premier Empire, il existe près de 1 400 maîtres de poste; 16 000 chevaux sont répartis dans les différents relais.
En 1827, sous Charles X, les 2 services publics : "la Poste aux lettres" et "la Poste aux chevaux" sont officiellement associés. Les relais de poste se transforment petit à petit en écuries, pour permettre la poursuite de l'acheminement du courrier avec des chevaux frais, en auberges pour la restauration du personnel des Postes et des voyageurs, et en gîtes pour leur hébergement.
Au milieu du XIXe siècle, concurrencés par le chemin de fer les "relais de poste" voient leur fréquentation baisser inexorablement; ils ferment officiellement en France à la fin du règne de Napoléon III.

En 1808, il y a dans le département de la Haute-Marne vingt relais de poste aux chevaux.

Route N°10 de Paris à Strasbourg
De Longchamp jusqu'à Saint Dizier 1poste 1/2 (Une poste équivaut à 2 lieues)
De Saint Dizier à Sauldrup (55) 1 poste 1/2

Route N°11 de Paris à Bâle
De Bar sur Aube à Colombey les deux Eglises 1 3/4
De Colombey à Juzennecourt 1 p
De Juzennecourt à Chaumont 2 p
De Chaumont à Vesaignes 2 p
De Vesaignes à Langres 2 p
De Langres à la Griffonnotte 1 1/2p
De la Griffonnotte à Fayl Billot 1 1/2
De Fayl Billot à Cintrey (70) 1 1/2

Route n°60 de Verdun à Chalons sur Saône devenu de Sarreguemines à Chalons en 1836
De Neufchateau (88) à Saint Thiebault 2 1/2
De Saint Thiebault à Clefmont 1 1/2
De Clefmont à Montigny 1 1/2
De Montigny à Langres 2 1/2
De Langres à Longeau 1 1/2
De Longeau à Prauthoy 1 1/2
De Prauthoy à Thil Chatel (21) 2 1/2

Route N°74 de Reims à Chaumont
De Longchamp jusqu'à Saint Dizier 1poste 1/2
De Saint Dizier à Laneuville à Bayard 2 poste
De Laneuville à Bayard à Joinville 2 postes
De Joinville à Vignory  2 1/2
De Vignory à Chaumont 2 1/2

Route n°75 de Nantes à Strasbourg
De Brienne (10) à Tremilly 2 1/2
De Tremilly à Dommartin 1 1/2
De Dommartin à Joinville 2 1/2
De Joinville à Saudron 2
De Saudron à Houdelaincourt (55) 1 3/4

Route n°84 de Longeau à Gray
De Longeau à Champlitte (70) 3 postes

Route de Chaumont à Bourbonne
De Chaumont à Mandres 2
De Mandres à Montigny 2 p
De Montigny à Bourbonne 2 1/2
De Bourbonne à Lignéville (88) 2 3/4

En 1836/1837 il ne reste plus que les lignes régulières suivantes:

Route de Neufchateau à Bonny sur Loire
De Neufchateau à Prez sous Lafauche
De Prez sous Lafauche à Rimaucourt
De Rimaucourt à Chaumont
On voyageait agréablement en malle-poste, mais le prix de transport était élevé et, de plus, il fallait retenir sa place plusieurs jours et quelquefois plusieurs semaines à l'avance, et payer au moins les deux tiers du trajet total pour être sûr de partir ; ainsi un voyageur qui voulait prendre la malle de Strasbourg pour Saint-Dizier, Vitry ou Châlons, devait payer sa place jusqu'à Nancy. Le départ des malles à Paris était un objet de. curiosité pour les habitants de la capitale ; on en voyait toujours un grand nombre autour de l'hôtel des postes au moment du départ. Toutes se mettaient en mouvement à la même heure, à 6 heures précises ; elles sortaient presque en même temps, se dirigeant vers les points les plus différents ; à 6 heures 10, toutes étaient parties. Les malles étaient attelées de 5 chevaux percherons et faisaient de 12 à 16 kilomètres à l'heure. Les relais, préparés à l'avance, ne duraient qu'une ou deux minutes, puis on repartait au galop ; c'était presque l'allure ordinaire.

Passé la première moitié du XIXème siècle, on ne peut plus dire que la Poste aux Chevaux existe encore en Haute-Marne. 

Sources: Annuaires administratifs; Cahiers haut marnais.

mercredi 1 septembre 2010

Tempus fugit - le temps passe



la méridienne


    Une méridienne est un cadran solaire qui n'aurait conservé que la ligne horaire 12 heures, parfois accompagnée des lignes de quart et des demi-heures l'encadrant. Afin d'améliorer la précision, le style est muni d'un disque de métal percé, parfois en forme de soleil, appelé œilleton. Son utilité était de permettre aux habitants de remettre leur pendule à l'heure. Imaginons les s'y rassemblant peu avant midi et se précipitant chez eux pour effectuer le réglage de leur horloge lorsque l'ombre a effleuré le trait vertical !  
    Les méridiennes ont été très largement utilisées pendant plus d'un siècle. En effet, au XIXème siècle, avant l'apparition du chemin de fer, on vivait encore à l'heure locale, d'où l'expression "chacun voit midi à sa porte". Lorsqu'il est midi en Haute-Marne il n'est que 11H40 à Paris, c'est à dire que le soleil n'y culminera que 21 minutes plus tard, 11H23 à Brest et 12H11 à Strasbourg. Au temps des diligences et des déplacements lents, cela avait peu d'importance et on vivait à l'heure locale. En 1824, la restauration avait décidé d'adopter sur tout le territoire "le temps civil local régulier", les méridiennes avaient alors tout leur intérêt pour repérer le midi moyen local même s'il fallait remettre sa montre à l'heure en l'avançant lors d'un déplacement vers l'est ou la reculant pour aller dans l'ouest. L'extension du chemin de fer et du télégraphe vont avoir raison de l'usage du temps local car, par nécessité, les gares vont adopter un temps uniforme. Ce sera bien sur l'heure du méridien de Paris. Par boutade, on dira qu'il y a l'heure de la gare et en face , l'heure locale sur la mairie. La différence est de 4 minutes par degré de longitude. C'est la loi du 14 mars 1891 qui décrète que "l'heure légale en France et en Algérie est l'heure du temps moyen de Paris". Après avoir réussi à uniformiser l'heure sur tout le territoire, il fallut l'envisager entre les pays limitrophes. Par convention internationale, le méridien de Greenwich fut choisi pour origine, et "l'heure du temps moyen de Paris fut retardée de 9 minutes et 21 secondes" par la loi du 9 mars 1911. Il fallait dès lors vivre à l'heure anglaise. Cette heure GMT est devenue aujourd'hui le T.U., temps universel. De 1916 à 1940 il y eut une heure d'été et une heure d'hiver. Après l'occupation on recala l'heure française sur le fuseau de l'Europe centrale, soit T.U. plus une heure. Depuis 1976, l'heure légale actuelle correspond au temps universel coordonné ou T.U.C. augmenté de une heure en hiver et de deux heures en été, ce qui met la France à l'heure de l'Europe centrale ou de l'Europe orientale.
Au début du XIXème siècle, les méridiennes furent donc produites en série pour répondre à la législation de 1824. Celles fabriquées par la maison Ungerer de Strasbourg se sont multipliées dans tout le nord est de la France. Une longue plaque de fonte aux extrémités arrondies, et souvent rouillée, porte de haut en bas la ligne méridienne en relief. Elle est placée au dessous d'un style à œilleton qui devait être positionné selon l'orientation du mur.

    Pouvez vous m'indiquer les communes haut-marnaises dans lesquelles subsiste ce type de méridienne?

dimanche 1 août 2010

J'ai pas de sous !

Une chanson haut-marnaise

Cette chanson comme tant d'autres a été chantée par un des nombreux "tourlourous" dont rares sont ceux qui ont quitté l'anonymat de ce Paris de la Belle Epoque.
Ce monologue est l'oeuvre d'un jeune poète de Saint Dizier Paul Durand qui l'a écrit 1889. Si ce n'est pas le tube de l'été 2010, ce refrain est trop souvent d'actualité en cette période de crise.
     

 

Tous les favoris de la fortune

sont d'une gaieté peu commune.

Moi je suis triste comme un hibou,

j'ai pas le sou.

===

A la banque ils ont des avances

pour faire face à leurs échéances

Moi je peux pas joindre les deux bouts,

j'ai pas le sou.

===

I z'ont des chevaux des voitures

des cochers chargés de dorures.

Moi j'arpente sur mes deux bambous,

j'ai pas le sou.

===

Ils ne cessent pas de faire de ripailles

Pour eux, c'est le cimetière des volailles.

Moi je ne mange que des trognons de chou,

j'ai pas le sou.

===

Ils se couchent tard suivant leur coutume,

au moins ils ronflent sur la plume.

Moi je sommeille sur les cailloux,

j'ai pas le sou.

===

Ils portent gilets, redingotes,

ils ne mettent jamais la même culotte.

Moi je ne m'habille qu'avec des trous,

j'ai pas le sou.

===

Ils ont presque tous des maîtresses

les femmes les mangent de caresses.

Moi pas une ne me fait les yeux doux

j'ai pas le sou.

===

Ils sont bien vus, on les salue

dès qu'on les aperçoit dans la rue

Moi je suis regardé comme un voyou

j'ai pas le sou.

===

La tour Eiffel, voilà leur toquade,

c'est à celui qui l'escalade

Moi, je me contente de regarder dessous,

j'ai pas le sou.

===

Ils ont des bagues, ils ont des broches,

même dans leurs poches.

Moi, je ne sais pas ce que les bijoux,

j'ai pas le sou.

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Ils vont presque toutes les semaines

entendre Paulus dire des rengaines.

Moi, j'écoute chanter les coucous,,

j'ai pas le sou.  

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Ces gaillards là se rougissent la trogne

avec du Bordeaux de Bourgogne.

Moi je me désaltère comme les loups,

j'ai pas le sou.

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Ils vont au bal de la présidence

de la préfecture ont ils de la chance.

Moi, je danse devant le buffet. Que voulez vous,

j'ai pas le sou.

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Pour le tabac, ils ne sont pas avares

ils ne fument que de bons cigares.

Moi pour fumer, je ramasse les bouts,

j'ai pas le sou.

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On en voit qui passent leurs journées

à la recherche de vieilles monnaies.

Moi, je ramasse des pièces sur les genoux,

j'ai pas le sou.

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Ils ne lisent que des oeuvres choisies,

des romans chics, des poésies.

Moi, je ne lis que ce que je trouve dans les égouts,

j'ai pas le sou.

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Si leurs belles mères les embarrassent,

à Bicètre, ils leurs trouvent une place.

Moi, je ne peux pas mettre la mienne chez les fous,

j'ai pas le sou.

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A la bourse, ils font des pertes,

ils se mettent dans des colères vertes.

Moi, je ne me mets jamais en courroux,

j'ai pas le sou.

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Ils se font un plaisir d'être malade.

Ils ont des onguents, des pommades.

Moi, je peux pas faire passer ma toux,

j'ai pas le sou.

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Jamais leur barbe ne devient grise

Ils se la peinturent à leur guise.

Moi, je peux pas teindre mes poils roux,

j'ai pas le sou.

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Si devant la justice on les demande

on ne les condamne qu'à l'amende.

Moi, je couche toujours sous les verrous,

j'ai pas le sou.

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A leur mort, leurs proches se font le passage,

non sans faire grand tapage.

Moi quand je mourrai, je ne ferai pas de jaloux,

j'ai pas le sou.

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jeudi 1 juillet 2010

Chaumont ville anglaise

Quand la reine d'Ecosse cède le comté...


Par lettres patentes du 29 juin 1561, le roi Charles IX avait conféré à la reine d'Ecosse le comté de Chaumont et les prévôtés qui en dépendaient, telles Andelot. Le 16 janvier 1646, Jérome Armant banquier à Paris rachète le domaine 11990 livres. La même année, le domaine est réuni à la couronne et revendu au Maréchal de l'Hospital 28000 livres. Le 10 juin 1673, il est saisi et revendu à Marguerite Ignace de Lorraine duchesse d'Elboeuf (morte en 1679), pour 90000 livres. Son neveu, Charles de Lorraine en hérite et l'échange à Philippe frère du roi, duc d'Orléans.

Sources: Archives de Haute-Marne 1J39

mardi 1 juin 2010

La porcelaine de Giey sur Aujon

Une concurrente potentielle à la porcelaine de Sèvres

Vers 1808 , une nouvelle industrie s'implante à l'emplacement de l'ancienne filature de Giey sur Aujon: Une fabrique de porcelaine . La date de création de l'entreprise varie entre 1806 et 1809 selon les auteurs. On la doit à François Guignet , né le 4 octobre 1771 à Flagey entre Vaux sous Aubigny et Dijon. François Guignet aura été maire de Bugnières de 1815 à 1823, année durant laquelle il quitte ce village pour venir se marier à Giey-sur-Aujon. Le marié a 51 ans. Sa femme, Charlotte Faipoux 29 ans, née à Philadelphie, est la fille du premier régisseur de la fabrique de porcelaine. La famille Guignet a trois enfants après ce mariage. L'un d'eux, Ernest, né en 1829 atteindra la célébrité en tant que chimiste français le plus réputé du XIX ème siècle, puisque c'est lui qui inventera le célèbre vert-guignet qui porte son nom. Il deviendra aussi sous-préfet de Langres au début de la 3e République.
François Guignet, le père, est le condisciple de Napoléon Bonaparte à l'école de Brienne. Fournisseur en bois de la marine impériale, il achète des forêts dans la région et habite le château de Beauvoisin. C'est un entrepreneur important toujours à l'affût de capitaux et créateur, à l'aide d'associés, de plusieurs sociétés. C'est d'abord depuis Bugnières qu'il dirige la fabrique de porcelaine créée à Giey-sur-Aujon. Il s'agit de porcelaine dure dont la fabrication est simplifiée par rapport à la porcelaine tendre, mais qui permet de laisser libre court à l'inspiration des artistes. Les produits de luxe tournés et cuits à cet endroit rivaliseront pendant un certain temps, de 1820 à 1830 avec ceux de la manufacture royale de Sèvres. Les fours et les ateliers sont construits à Giey entre l'église, la poste et l'Aujon. Des spécialistes étrangers (peintres italiens) sont embauchés . Les peintures et les dorures, si célèbres, sèchent dans les hautes maisons du village offrant de vastes greniers. Une production variée aux formes antiques et élégantes avec des dorures qui passent pour être supérieures à celles de la porcelaine de Paris. Les décors des services sont extrêmement fouillés avec des compositions florales minutieuses exécutées dans de délicates harmonies de vert, de mauve et de roses parfois agrémentées de rubans, ou plus rarement de petits oiseaux.
Dans un premier temps, l'usine fonctionne bien. Son dépôt parisien se trouve chez les sœurs Faipoux et en 1827, la manufacture est récompensée. Mais les Bourbons n'aident pas autant qu'il le faudrait cet ami de Napoléon et lui créent parfois des ennuis. Le combustible des fours est très bon marché, mais il faut s'approvisionner en kaolin à Limoges. Les rouliers partent pour deux mois avec tombereaux et chevaux afin de ramener cette matière première introuvable dans la région. Guignet use sa fortune et celle de ses amis à maintenir son entreprise en vie ; aussi en 1837, se contente-t-on de faire venir de Paris de la porcelaine blanche que l'on décore. C'est pour cette raison que l'on trouve fréquemment deux assiettes au décor strictement identique mais avec un poids différent. En 1844, l'établissement qui aurait pu rivaliser avec la manufacture de Sèvres est en faillite et les bâtiments sont vendus.
Aujourd'hui, de cette industrie, subsistent de belles cafetières, des tasses, de magnifiques vases et des assiettes. Ces créations témoignent du savoir faire et de l'inspiration qui fit la renommée de cette fabrique et sont autant de pièces recherchées par les collectionneurs avertis dont on peut seulement admirer quelques exemplaires aux musées de Sèvres (vases précieux) et de Langres (service à café).