lundi 18 avril 2011

Garde nationale et service militaire

La conscription à travers quelques articles de presse
    L’histoire du service militaire nécessite plus que quelques lignes, tant il a subi de modification, aussi bien dans ses modalités de recrutement que dans sa durée.  Ces quelques articles de presse montrent, si besoin en était que tout le monde n’appréciait pas de devoir donner du temps, et parfois sa vie, pour la patrie.

« Le conseil de révision  tiendra à l’hôtel de la préfecture, à Chaumont,  une séance le vendredi 23 avril et une autre le samedi 1er mai, neuf heures du matin.  Les jeunes soldats de la classe de 1829 qui se seraient procurés des remplaçants, pourront les présenter à l’une ou l’autre des deux séances indiquées. MM. Les maires, en donnant au présent avis toute la publicité convenable, voudront bien aussi faire connaître aux jeunes soldats et aux remplaçants, que les demandes en devancement d’appel ne devront être adressées qu’après le 11 mai, à M le sous-intendant militaire de ce département. »
Journal de la Haute-Marne politique, littéraire et d’annonces n°565 du 10/04/1830

Dans le même numéro on peut trouver un « Avis aux conscrits et militaires libérés.
On demande à traiter pour remplacer un conscrit de la réserve de 1828. La famille offre 1000 fr. si le conscrit est appelé, et 400 francs s’il ne l’est pas. S’adresser au bureau du Journal de la Haute-Marne »


Chacun avait sa propre martingale pour essayer de ne pas être tiré au sort. Ainsi le journal le Petit Champenois du 4 février 1886 raconte-t-il ce qui est arrivé à un jeune d'Aillianville "Croiriez vous que dans notre contrée, il existe encore des sorciers et des croyants. Vendredi dernier, avait lieu à Saint-Blin, le tirage au sort des jeunes gens du canton. Un sorcier voulut faire avoir un bon numéro à un de nos jeunes gens, et voici comment il s'y prit: Ce jeune fanatique qui allait mettre la main dans l'urne, mit une pièce de cinquante centimes (à l'effigie du pape, bien entendu) dans son soulier et sous son talon, de manière que la tête fut tournée du côté du pied, et au moment où il avancerait la main gauche, il appuierait fortement sur  la pièce et réciterait une prière dédiée à cette occasion, en regardant le Christ si toutefois il y en avait un dans la salle, dans le cas contraire, il devait en avoir dans sa poche. De cette manière, il n'y aurait qu'un seul bon numéro, il viendrait se coller dans sa main. Notre conscrit exécuta à la lettre ce qui lui avait été recommandé, et il retira de la boite … le numéro … 10. Cruelle déception! Toute la contrée s'est divertie aux dépens de ce pauvre garçon à qui le fanatisme fera tourner la tête."

Les méthodes sont parfois radicales
« La commune de Busson vient d’être le théâtre d’un événement des plus fâcheux ; le brigadier de la gendarmerie d’Andelot ayant reçu l’ordre d’arrêter, dans cette commune un réfractaire de la classe de 1831, se présenta, accompagné de quatre gendarmes, dans la maison de ce jeune homme pour s’en saisir, mais il éprouva de sa part et de celle de son père et de sa sœur, une résistance tellement vigoureuse, qu’il fut obligé de se retirer assez grièvement blessé. Le lendemain, plusieurs brigades réunies sont entrées à Busson et se sont emparés du père et de la sœur de ce réfractaire, mais ce dernier s’est dérobé à leurs recherches. »
Journal de la Haute-Marne politique, littéraire et d’annonces n°758 du 21/12/1833

D’autres au contraire, prennent leur mission à cœur
« On assure que les gardes nationaux d’une commune des environs de Vassy, ne pouvant faire l’exercice, à cause de l’étroitesse du vallon dans lequel ce pays est resserré, ont conçu l’heureuse idée d’aplanir un coteau pour manœuvrer plus librement. On ne peut qu’applaudir au zèle qui anime cette généreuse commune. »
Journal de la Haute-Marne politique, littéraire et d’annonces n°598 du 22/10/1830

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